Aujourd'hui, des mises à jour importantes nous parviennent de la direction de Chassiv Yar.
La bataille pour cette place forte ukrainienne a pris un tournant dramatique, les forces russes intensifiant leurs efforts pour établir une tête de pont sur la rive gauche du canal. Ce que les Russes pensaient être une percée réussie s'est rapidement transformé en un chaos total, avec des conséquences dévastatrices pour leurs troupes et leurs groupes d'assaut mécanisés.

Après une campagne de trois mois, les forces russes ont établi une étroite tête de pont sur la rive ouest du canal à Chassiv Yar, près de Kalynivka. Une fois qu'elles ont pris le contrôle de la majeure partie de Kalynivka et sécurisé le flanc nord, elles sont passées à la seconde phase de leur plan de bataille.
Kalynivka offrait plusieurs avantages tactiques aux forces russes, notamment le franchissement du canal, des habitations locales et une forêt voisine. Le passage du canal leur permettait de déployer des troupes avec une chance de survie relative, évitant ainsi des attaques totalement suicidaires dans Chassiv Yar. L'infanterie survivante pouvait se dissimuler dans les maisons et la forêt, accumulant des réserves pour des assauts en vagues planifiés.
Après des centaines d'attaques au fil des mois, les troupes d'assaut russes ont utilisé les positions forestières pour lancer des attaques du nord vers le district de Zhovtnevyi à Chassiv Yar. Le soutien d'artillerie et aérien a tenté d'affaiblir les positions ukrainiennes, réduisant une grande partie de la zone résidentielle en ruines. Cependant, les troupes d'assaut devaient encore traverser à pied un champ ouvert de 500 mètres, les exposant aux drones et à l'artillerie ukrainiens. Ces conditions ont conduit à des assauts très coûteux, de nombreuses vagues russes subissant de lourdes pertes, souvent sans survivants.

Les forces ukrainiennes dans la région ont identifié cette route d'attaque comme la seule logique pour les Russes vers le district de Zhovtnevyi. Elles ont concentré leurs tirs d'artillerie et la surveillance par drones sur les champs, tout en dispersant des mines terrestres. Cela a créé une zone de mort, où de grands groupes de troupes d'assaut russes ont été décimés lors de leurs assauts, réduisant considérablement leur capacité de survie et permettant à seulement quelques-uns d'atteindre le district en ruines.
Le commandement russe a lancé vague après vague d'assauts à travers le champ ouvert, permettant aux survivants de se regrouper à la périphérie de la ville pour des attaques plus organisées. Ces groupes d'attaque ciblaient le district résidentiel, composé de maisons d'un étage, soutenus par les positions russes dans les immeubles de grande hauteur du district de Kanal, offrant un contrôle de tir et une vue dégagée sur les positions ukrainiennes. Cette combinaison de tirs depuis des hauteurs, d'attaques en vagues incessantes et de frappes aériennes a forcé les combattants ukrainiens du district de Zhovtnevyi à se replier légèrement à l'ouest, leurs positions devenant de plus en plus risquées et offrant peu d'avantages tactiques.

Malgré leur présence près du canal, les forces russes ont été confrontées à de graves défis logistiques. Les frappes aériennes ayant détruit une grande partie des infrastructures locales, les troupes ont dû se replier dans des sous-sols, qui n'offraient aucune position de tir adéquate. La destruction du seul pont routier reliant les forces russes de l'autre côté du canal a aggravé la situation, empêchant les livraisons de ravitaillement. Tout soutien logistique devait traverser la même zone de mort contrôlée par l'artillerie et les drones ukrainiens. De plus, les drones ukrainiens maintenaient un contrôle de tir sur les positions russes, éliminant les forces tentant de se déplacer à l'intérieur ou à l'extérieur des sous-sols, tandis que l'artillerie les supprimait davantage.

Les commandants russes ont négligé ces problèmes logistiques, supposant à tort que leurs forces, retranchées dans les sous-sols du district résidentiel détruit, avaient sécurisé la zone et que des assauts mécanisés pouvaient progresser vers le centre-ville. Une colonne de sept BMD-4, transportant cinquante soldats d'unités aéroportées spécialisées, a été déployée le long de l'embranchement ferroviaire et du pont voisin au nord du district capturé de Zhovtnevyi. Cependant, ils se sont rapidement retrouvés dans la zone de mort ukrainienne, où des frappes ont détruit toute la colonne. Les mines terrestres placées par les Ukrainiens ont détruit de nombreux véhicules, provoquant la panique et forçant d'autres à s'arrêter, les rendant ainsi des cibles encore plus faciles. Les drones FPV ukrainiens ont ensuite attaqué les vestiges avancés, soutenus par l'artillerie, anéantissant toute la colonne russe avant qu'elle n'atteigne la tête de pont supposée sécurisée.

Dans l'ensemble, les développements autour de Chassiv Yar mettent en évidence l'incapacité russe à consolider le contrôle et à approvisionner adéquatement les zones capturées, aggravée par la prévisibilité de leurs attaques, que les Ukrainiens ont su exploiter. Cette prévisibilité a permis aux Ukrainiens d'estimer les routes d'attaque prévues, détruisant les colonnes mécanisées russes sans gains territoriaux dans ce secteur. Les forces ukrainiennes ne baissent pas leur garde, même dans des directions moins actives comme Chassiv Yar, montrant avec succès leur adaptabilité et leur coordination dans l'organisation de défenses tactiques sous forme de zones de mort.
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